Le Monde, 01/112006. Rapport Stern
RAPPORT
L'inaction des Etats contre l'effet de serre aurait un coût démesuré, selon les Britanniques
Le chiffre est astronomique : 5 500 milliards d'euros. Mais c'est le prix - une baisse de 5 % à 20 % du produit intérieur brut mondial d'ici à 2050 - que l'humanité devra payer si elle n'engage pas dès maintenant des actions pour lutter contre le réchauffement climatique. C'est le constat inquiétant que le rapport Stern, du nom du chef du service économique du gouvernement britannique et ancien économiste en chef de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, fait dans une longue analyse de plus de 600 pages, rendue publique lundi 30 octobre.
Ce texte constitue un événement. Pas seulement parce qu'il pointe après les scientifiques, qui furent les premiers à les dénoncer, et les organisations de défense de l'environnement les conséquences du réchauffement. Mais parce que c'est un économiste, et non des moindres, qui appelle à engager la lutte. La menace, souligne le rapport, serait comparable aux grandes guerres ou à la crise économique de 1929.
Cette action, sur laquelle le gouvernement de M. Blair s'appuie fortement, fait suite à la campagne très efficace que l'ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, mène actuellement avec son film Une vérité qui dérange. Le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, ne s'y est pas trompé qui s'est offert les services de M. Gore pour mieux convaincre les Britanniques et l'humanité tout entière des sacrifices qu'il faut faire - contrairement aux certitudes de M. Bush - pour tenter de sauver la Terre.
1er novembre 2006 |